Félix Voulot (archéologue)
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Félix-Henri Voulot, né à Belfort alors dans le département du Haut-Rhin le et mort à Épinal le , est un archéologue, dessinateur et conservateur de musée français[1],[2].
Biographie
[modifier | modifier le code]Son père, inspecteur de l'instruction publique à Strasbourg, lui fait accomplir de bonnes études classiques et le laisse apprendre le dessin et la peinture, avec son ami Louis Christmann[3]. Il est admis à l'école d'administration en 1848. Les aléas révolutionnaires ayant supprimé l'école, il reste étudier à Paris en suivant, avec application, les cours de la Sorbonne, du collège de médecine et du collège de France[4]. Engagé par la revue L'Europe pittoresque, le jeune dessinateur et photographe, épris d'aventures, voyage entre France, Allemagne et Suisse, de Rouen à Chartres, de Metz à Strasbourg, de Bâle à Constance en remontant le Rhin etc. Le jeune homme, après avoir tenter d'éditer ses œuvres, devient professeur de grammaire et de dessin successivement dans trois collèges alsaciens, Altkirch où il fait connaissance de sa future épouse, Mulhouse et Guebwiller. Il se retire après la guerre de 1870 à Belfort, tout en s'adonnant à d'intenses prospections archéologiques sur les sommets vosgiens. Le randonneur insatiable est souvent accueilli par divers amis d'enfance, en particulier le pharmacien Bardy à Saint-Dié.
Professeur au collège d'Épinal en classes de huitième en septembre 1875, le dessinateur et photographe, illustrateur et artiste alsacien, Félix Voulot est d'abord au sens noble un chercheur amateur en géographie, en histoire et archéologie[5]. Le professeur promu aux classes de septième puis de sixième, apporte son concours à la société d'émulation d'Epinal qui l'accepte seulement en 1875. Son père, ancien inspecteur primaire retourné à Belfort, est par ailleurs membre de la société belfortaine d'émulation en 1872[6]. Bien avant 1860, le fils s'intéresse à la muséologie et s'efforce de recueillir, faire connaître et protéger les pièces de patrimoine et objets mis au jour dans les Vosges et en Alsace. Il est donc responsable de musée bien avant d'en avoir le titre ou la fonction officielle.
Ces écrits sur l'archéologie et ses conférences ou discussions sur la muséographie correspondent aux axes de recherche de la société philomatique vosgienne fondée en 1875. Les alsaciens Félix Voulot et Charles Grad y sont écoutés, même s'ils n'exercent pas un véritable magistère dans ces domaines archéologiques et préhistoriques. Dès 1877, Félix, ami d'enfance et vieille connaissance du président Henry Bardy, est nommé membre correspondant de la société philomatique vosgienne. Il joue déjà un rôle de conseiller archéologue, et parfois d'auteurs de notes ou d'articles. "Nul n'est prophète en son pays", disait-il, car ce n'est qu'après avoir été intégré l'équipe de recherche philomate qu'il est subitement reconnu à Épinal comme un savant de premier plan, ce qui lui permet de préparer le difficile concours pour le poste de conservateur.
Le professeur gagnant du concours est nommé conservateur du Musée départemental des Vosges, prenant la succession en 1878 du premier conservateur, Jules Laurent décédé l'année précédente[7],[8]. Il avait convoité ce poste depuis des années et il reste conservateur jusqu'à sa mort en février 1899, malgré une santé défaillante l'ultime année. M. Gazin, président de la société d'émulation du département des Vosges s'exprime après février 1899 :"Il était des nôtres, depuis 24 ans, et le conservateur du musée a inséré dans notre revue maintes notices archéologiques depuis 21 ans"[9].
Artiste et savant, devenu conservateur du musée d'Épinal
[modifier | modifier le code]Cet archéologue et dessinateur, également photographe de qualité, connu pour ses fouilles au "Mont-Vaudois" près d'Héricourt et au Mont Bar, est caractéristique de l'époque de l'archéologie placée sous l'égide des Beaux-Arts. Félix Voulot, outre ses innombrables dessins ou croquis de description paysagère ou archéologique, est notamment l'auteur d'ouvrages d'initiation à la préhistoire dès 1872, dont il dessine toutes les planches. Il fait paraître en 1875, deux volumes intitulés Les Vosges avant l'histoire, étude sur les traditions, les institutions, les usages, les idiomes, les armes, les ustensiles, les habitants, les cultes, les types de race des habitants primitifs de ces montagnes. Résumé de leurs travaux découverts, décrits, dessinés et gravés.
Le sculpteur Félix Voulot né en 1865 à Altkirch en Alsace et décédé en 1954 est son fils. Il n'était pas un illustrateur féru d'archéologie comme son père, même s'il l'a souvent accompagné durant son enfance et adolescence, sur le terrain et dans les musées. Le conservateur, avec l'apport des subventions de l'état et l'appui de la société d'émulation des Vosges, a entrepris des fouilles à Grand mettant au jour en 1883 la grande mosaïque, Soulosse et Chaumousey. Il a aussi exploré, avec diverses équipes de travail, de nombreux tumuli, extrait de la Moselle à Portieux une colonne romaine signalent le gué antique, dont il fera un emblème muséographique spinalien dans la cour de son musée, sans oublier préserver le patrimoine pictural et sculptural, architectural des vieux bâtiments et édifices religieux, en particulier les vitraux de l'abbaye d'Autrey etc.
Quelques publications et écrits de Félix Voulot
[modifier | modifier le code]- L'Alsace et Bâle artistique, publication de portraits et paysages à compte d'auteur, 1850.
- La Petite géographie historique et politique des départements du Haut et du Bas-Rhin (ancienne province d'Alsace), 1869.
- A B C d'une science nouvelle. Les Vosges avant l'histoire. Etude sur les traditions, les institutions, les usages,... les armes, les ustensiles, les habitations, les cultes, les types de race des habitants primitifs de ces montagnes. Résumé de leurs travaux découverts, in folio, Imprimerie de la Vve. Bader, Mulhouse, 1872. Parution initiale en deux volumes.
- Catalogue des collections du Musée départemental des Vosges, in octo, Imprimerie de E. Busy, Epinal, 1880, première partie série d'art accessible sur gallica.bnf.fr avec figures, partie 1, 99 pages et partie 2, 99 pages.
Publications dans les bulletins de la Société Philomatique Vosgienne[10]
[modifier | modifier le code]- Excursion au Chazeté, I, p. 55 à 60.
- Quelques recherches archéologiques récentes faites dans le département des Vosges, III, p. 66 à 77.
- Sur deux antiques inédits trouvés à Grand, XI, p. 5 à 8, 2 pl.
- Note sur une espèce particulière de bilithes vosgiens, XV,, 5 p., pl
- Note sur deux nouvelles divinités gauloises, XVI, p. 215 à 221, pl.
- Notice sur les entailles existant sur deux roches voisines dites Pierre-le-Mulot, Bleurville (Vosges) ; sur d’autres roches de la chaîne vosgienne et de diverses contrées, XXII, p. 167 à 191, 2 pl.
- Découverte d’une pierre à sacrifices gauloise, XXII., p. 239 à 245, pl. –
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Notice de Félix Voulot », sur École nationale des chartes (consulté le ).
- Le Républicain des Vosges, 8e année, N°336, Dimanche 12 février 1899. Rubrique Epinal et dernière pages, état civil de la même ville (décès). L'article nécrologique salue le conservateur du musée d'Epinal, place Lagarde, décédé lundi dernier, qui a découvert un grand nombre de monuments antiques dans notre contrée. Le court article de Martine François, sur La France savante du CTHS, est correcte, hormis la date du décès aberrante. La contribution de Bernadette Schnitzler rédactrice du NetDBA, s'inspirant du "Discours prononcé sur la tombe de M. Voulot le 8 février 1899" par M. Le Moyne, vice-président de la commission de surveillance du musée et de la société d'émulation des Vosges, Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, opus cité, ne comporte pas d'erreurs.
- Fiche NetBDA sur L. Christmann
- Discours nécrologique de M. Le Moyne, opus cité.
- Une partie de ses croquis, clichés et représentations de l'Alsace et des Vosges, soit plus de 120, sont accessibles sur gallica.bnf.fr. Sa petite géographie sur les départements alsaciens, opus cité, parue en 1869, est le fruit de quinze années d'études.
- Liste supplémentaire des membres de la société, Bulletin de la Société belfortaine d'émulation, 1872, équivalent de la p. 111 avant les errata et la table des matières non paginées.
- Archives départementales des Vosges [1]
- Courte présentation de J. Laurent par Bernard Prud'homme.
- Annales de la Société d'Emulation du département des Vosges de l'année 1900, allocution de M. Gazin. Paul Chevreux, dans les mêmes annales, décrit ce musée départemental juste après sa disparition dans un rapport complet, p.387-412. Notez que Paul Chevreux assimile abusivement cette figure spinalienne à un professeur d'université.
- Du tome I (première année) au tome XXII (22ième année ou année 1896-97). Chaque tome ou volume in octo publié à Saint-Dié est marqué par une numération en chiffre romain, qui repère aussi l'année depuis la fondation en 1875. Marie-Hélène Saint-Dizier, Tables 1875-2010 de la Société Philomatique Vosgienne, 2013, en particulier Index auteurs.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Bernadette Schnitzler, Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 38, article Félix Voulot (père)p. 4039
- (Nécrologie de Félix Voulot insérée dans les séances du comité), bulletin de la Société Philomatique Vosgienne, tome XXIV, 1998-99, p. 350, 351
- Discours prononcé sur la tombe de M. Voulot le 8 février 1899 par M. Le Moyne, vice-président de la commission de surveillance du musée et de la société d'émulation des Vosges, Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, Imprimerie Gérard, Épinal, 1899, p.399-402 [2].
- M. Paul Chevreux, Rapport sur le musée départemental des Vosges, Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, Imprimerie Gérard, Épinal, 1899, p. 403-407. Premier rapport encore incomplet du successeur provisoire.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives à la recherche :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Henri Jouve, Dictionnaire biographique des Vosges
- Félix Voulot, « Sur deux mégalithes vosgiens et sur les signes gravés sur les roches », in Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IIIe série, tome 3, 1880, p. 333-341